Quelles différences oncologue et cancérologue ?

Une différence uniquement sémantique ?

La différence étant uniquement sémantique, pourquoi alors on a tendance à recourir de moins en moins au terme de cancérologie dont tout le monde saisit la signification, pour lui préférer le terme plus confidentiel d’oncologie, bien moins évocateur pour le commun des mortels ? La raison pour laquelle on substitue de plus en plus le terme d’ « oncologie » à celui de « cancérologie » est que derrière deux termes apparemment équivalents, il y a des peurs différentes, des représentations différentes. Dans le terme « cancérologie », il y a le mot « cancer », alors qu’il est dissimulé dans celui d’ « oncologie ».  Ce ne sont pas les mêmes images qui viennent à l’esprit lorsque l’on nous parle d’oncologie ou de cancérologie : « Le poids des mots, le choc des photos ».

Dans le domaine des maladies graves, il y a des termes qui font moins peur que d’autres : « oncologie » fait moins peur que « cancérologie ». Quand on rencontre un « cancérologue », on se dit qu’on va peut-être mourir, alors que quand on voit un « oncologue », on se dit qu’on va peut-être guérir.

Pour le bien-être des patients

Ça change tout pour le patient dans son rapport à la maladie et permet d’avoir beaucoup plus l’adhésion du patient dans le respect de son protocole de prise en charge.  Quant au médecin, il lui sera plus aisé de délivrer un message positif à un patient serein, prêt à se battre dans un service d’oncologie, qu’à un patient angoissé qui est sous l’emprise de la peur chaque fois qu’il entend le mot  cancer.

C’est en effet plus facile de rassurer quelqu’un en utilisant des termes scientifiques qu’il ne comprend pas. Il peut sembler insignifiant de tenir compte des terminologies ou des jargons utilisés lors d’une consultation, mais si le vocabulaire utilisé n’est pas accessible au patient lambda, le médecin est perçu comme vraiment bon et sérieux. L’utilisation du terme d’ « oncologie » plutôt que de « cancérologie » est également utilisé en radiologie, lors des premiers soupçons de la maladie, avant même que nous ayons déjà rencontré le spécialiste, dans un but de rassurer le patient.

Mais que la racine soit latine ou grecque, il faut se rendre à l’évidence qu’il s’agit de la même racine : la racine du Mal. Et dans la prise en charge de ces maladies, la précocité est le mot d’ordre, que ce soit en matière de dépistage ou de prise en charge. Plus la maladie est découverte à un stade assez tôt, plus les chances de rémission sont grandes.